Shalom

Après quelques minutes ou quelques heures passées à Hogar
Shalom, la rencontre se produira immanquablement avec Edgar
Vasquez. Edgar, qu'on a envie d'appeler Hogar, tellement se
confondent, parfois, les mots qui sont au coeur de l'engagement
humanitaire. De jeunes orphelins, déshérités, abandonnés,
l'entourent pour un peu de réconfort et de sa sagesse. Lui, Edgar,
l'homme à la croix de bois et au téléphone portable, il veille au
grain. Ici, les barrières sont levées. Les chiens aboient et
l'herbe pousse sous le regard amusé d'autres jeunes, de pays
développés ceux-là, venus aider et comprendre, auprès d'Edgar
Vasquez, combien la coopération est riche d'enseignement.









L'enfance

La société Guatémaltèque est sortie en 1996 d'une guerre civile
qui a duré une trentaine d'années. La fin de cette guerre n'a
toutefois pas permis d'améliorer le sort de la population en général.
Les enfants constituent une main-d'oeuvre à bon marché que l'on
côtoie quotidiennement au hasard des rues. Comme s'il s'agissait
d'un folklore, ou d'une coutume... Mais cela n'est pas. Dans les marchés
touristiques, les boutiques d'artisanat, ils sont là. Certains travaillent,
d'autres quémandent. Ils sont pour la plupart analphabètes. C'est
le signe évident pour les coopérants que du travail reste à accomplir.






Los campos de Rio Dulce

Un village qu'on pourrait qualifier de champêtre, Rio Dulce,
département d'Izabal. Situé aux abords du grand fleuve, il
est traversé par la ruta Maya. À une trentaine de kilomètres
au nord, les camarades s'activent au sein de la coopérative agricole.
Petits labours manuels, plantation d'arbres fruitiers, cueillette
de canelle, travaux de menuiserie. L'air est tiède et la terre très
fertile. Pierre et Carlos échafaudent les plans d'un bâtiment.
Des femmes à la cuisine préparent des tamales pour le souper.
La nuit venue, tout le monde rêve de citronniers géants parés
de maïs en fleur.







La campagne

En filant en voiture à l'écart de la capitale, on quitte la ville
pour la campagne en quelques minutes. Le relief montagneux abrite
des habitations modestes qui sont éparpillées sur des plateaux
resplendissants sous le soleil. Ça et là sur la route, des femmes,
des hommes et des enfants Guatémaltèques portent sur le dos
leur viatique quotidien : des brassées de bois sec, des étoffes de laine,
des paniers combles de fruits et de légumes. Il n'est pas rare qu'un
sourire partagé atténue le vacarme des fardiers.






Le Palais National

El Palacio National, un rendez-vous avec l’histoire officielle du
Guatemala. Il est immense et somptueux. Austère et paradoxal,
à la fois. Il s’agit d’un ouvrage achevé en 1943 et dont les coûts
aggravèrent la crise financière du pays. Il abrita le commandement
des «escadrons de la mort» entre les années 60 et 80.

Le Palacio fait aujourd’hui la fierté des Guatémaltèques avec ses
murales historiques, ses longs corridors de marbre, son immense
jardin intérieur. Des œuvres d’art contemporain lui donnent un
peu de chaleur (Romulo Fernando Soto, «sans titre»). Du portail
central, on peut voir la cathédrale Métropolitanna, le Portal del
comercio, la Bibliothèque Nationale et le drapeau national du
Parque Central.







Ciudad Guatemala

On parle de la ville sans trop la connaître. On la craint, on l'évite,
pour ses violences, ses arnaques, et ses bandidos. C'est la vérité
émaillée de fictions. Ciudad Guatemala compte près de 3 millions
d'habitants. Un canyon immense la traverse et des bidonvilles
l'entourent. Sur une carte géographique, on la représente découpée
en zones. Certaines nous inspirent la paix, d'autres la folie.
Ciudad Guatemala a le visage des grandes capitales du monde,
les voitures de luxe côtoyant la misère du peuple distribuée à flanc
de montagne. La nuit venue, c'est la peur et le tumulte des «maras»
qui fondent pour quelques heures le nouvel empire.






Autour de la casa

La casa, la maison. Elle aurait besoin d'être repeinte,
à l'extérieur. Comme la plupart des habitations de Mixco,
la banlieue ouest de Ciudad Guatemala. Mais le temps
et les ressources manquent. C'est le quotidien
du Guatemala. Les commerces sont grillagés, et des murs
en béton protègent chaque résidence. À deux minutes
de la casa, boulevard Roosevelt, les voitures par milliers
crachent du charbon. L'air reste frais en ce début de janvier.











La casa

Le Pacaya veille sur la casa. Aujourd'hui, une soixantaine
de coopérants s'activent autour de tâches multiples :
préparer les repas, voir à l'entretien des lieux,
réunir le nécessaire pour chacun des chantiers extérieurs.
La vie est monacale certes, mais rythmée par la hardiesse
de chacun. Chaque soir le jardin nous reçoit le temps
d'une pétarade guatémaltèque.