El ruta. La route. Ses odeurs, sa turbulence, ses périls. Vécue
parfois comme un cauchemar, d'autres fois comme une poésie
sonore. Le délire des «chicken bus», les infranchissables
demi-tours de Roosevelt, les interminables lacets de
poussière d'El Quiché, le chahut frénétique du gravier dans la
nuit d'Izabal. Puis à force de rouler, c'est le clochard céleste
qui surgit dans le brouillard d'une route argentée. En rêve,
Jack Kerouac. Le Ti-Jean de Lowell. Il a fait San Francisco,
L.A., le Mexique, sur le pouce, sac au dos, bouddha sur les
lèvres. Mais personne ne l'a vu sur aucune route du Guatemala.
Jamais. Aujourd'hui ils y sont, nombreux pourtant, les anges
vagabonds qui sillonnent le pays. À Panajachel, sur l'Île de Flores,
à San Pedro, à la casa. Ils ont un regard de lumière et les poches
vides. Et ils savent où ils vont.
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